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kate winslet - Page 2

  • CONTAGION de Steven Soderbergh

    COMPETITION - MOSTRA VENISE 2011

    Contagion

    Synopsis : « Contagion » suit la rapide progression d’un virus mortel, qui tue en quelques jours. Alors que l’épidémie se propage à grande vitesse, la communauté médicale mondiale tente, dans une course effrénée contre la montre, de trouver un remède et de contrôler la panique qui se répand encore plus vite que le virus. Les gens eux se battent pour survivre dans une société qui se désagrège.

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    Il faut que je vous explique. A la Mostra du Cinéma de Venise les films sont projetés toute la journée au Palais des Festivals du Lido. Il y a des séances de 9 heures du matin à 23 heures le soir. Pour ceux qui connaissent, le Lido n'est pas à Venise même, il faut donc s'y rendre en vaporetto. Les trois précédents films, je les ai vus au Lido, mais celui-ci était projeté (comme tous les films en compétition) le lendemain de leur projection dans la grande salle, sur le Campo San Polo (un des plus grands de Venise) -vous suivez toujours ?- et il se trouve que cette fois ci pour notre biiiiiiiiiiipième séjour dans la Sérénissime nous habitions dans un palais du XVIIIème appartement à 20 mètres du fabuleux campo. J'ai donc fait les trois quarts d'heure de queue réglementaire équipée de mon livre du moment (je n'avais jamais lu "Martin Eden" de Jack London : quel bonheur !!!) et j'ai obtenu des places, ce que je n'avais pas réussi à faire pour le film de Cronenberg figurez-vous (avec MON Michaël Fassbender). Il faut dire aussi qu'à Venise les films sont en VO sous-titrés en italien... pas facile pour ma moitié qui n'est pas bissextile ! Bref, biftons en mains, on se pare de mille feux comme deux sapins de Noël :

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    et vlà qu'on se rend pedibus sur le Campo

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    Vlà ce que ça donne en plein jour :

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    Ben oui c'est en plein air ! z'aviez pas compris ?

    Et bien croyez le ou pas mais croyez le quand même. A 21 heures piles, ça commence toujours à l'heure, les lumières s'éteignent et paf... une averse tropicale. Vous savez le genre rideau !!! Tout le monde éclate de rire, les parapluies s'ouvrent... On attend en devisant allègrement sur "ben une ptite pluie ça peut pas faire de mal... i faisait chaud non ou c'est moi ?... ça va faire du bien aux cultures... en septembre, si brume reste en haut,  il pleuvra à seau..." et tutti chianti. La pluie cesse, le film commence mais l'averse reprend de plus belle au bout de quelques minutes... La projection continue, je vois Gwyneth qui meurt dans d'atroces souffrances dès les premières minutes, Marion qui se la joue scientifique BCBG, Kate itou mais plus dans le style savant fou du labo 4, Jude qui veut une exclue, Morpheus qui fait peur etc... Mais au bout de trois quart d'heure, il s'est mis à venter copieux, et les tubulures (appelez ça comme vous voudrez) du bousin se sont mises à faire des bruits de fin du monde et là j'ai dit à ma moitié : "ça ferait sûrement chic comme épitaphe "elle est morte au cinéma"... mais j'ai quand même pas eu envie qu'on cherche mes restes éparpillés façon puzzle sous un écran géant. Voilà pourquoi je ne peux pas davantage vous parler de ce film puisque nous sommes rentrés aux abris. S'il ne m'avait pas l'air d'avoir inventé la marche arrière (le film) j'ai cru voir que Matt y était encore une fois très très bien ce qui devient une habitude habituelle non ?

  • The reader de Stephen Daldry ****

     David Kross, Kate Winslet, Stephen Daldry dans The Reader (Photo) Ralph Fiennes, Stephen Daldry dans The Reader (Photo)

    Michaël a presque 16 ans en 1958 lorsqu’il rencontre Hanna par hasard dans une petite ville d’Allemagne de l’Ouest. Entre eux va naître une passion secrète et sensuelle qui va se transformer en sentiments profonds. De 20 ans son aînée, Hanna initie le tout jeune homme au plaisir tandis que lui, encore lycéen va l’enchanter en lui faisant la lecture à voix haute.

    Un jour Hanna disparaît. Michaël, devenu étudiant en droit la retrouve des années plus tard en d’étranges circonstances…

    Depuis Gran Torino (de qui vous savez), je n’avais pas autant inondé de mes larmes un fauteuil de cinéma. Avec la dernière demi-heure, je me suis effondrée face aux acteurs, aux personnages, aux thèmes bouleversants et aux questions sans réponse la plupart qui parcourent ce film frémissant à l’image du roman capital et troublant dont il est tiré.

    Traiter dans le même livre de la question délicate des amours entre une adulte et un mineur, de la Shoah, de la responsabilité collective ou individuelle, de la culpabilité d’aimer un monstre… et d’autres choses encore que je ne révèle pas pour laisser quelques surprises à ceux qui n’ont pas lu le livre, pouvait laisser augurer un film des plus scabreux. Il n’en est rien parce que Stephen Daldry a la grande intelligence de ne rien résoudre, de ne rien juger et de faire de son film à la fois froid et déchirant une œuvre particulièrement dramatique et humaine. Il a également l’immense subtilité de laisser son héroïne « raconter » les camps sans montrer les images des horreurs qu’elle évoque.

    Le scenario suit Hanna et Michaël ensemble ou séparément à travers trois périodes clé : 1958, 1988 et 1995 mais pas forcément de façon linéaire. Là non plus, je ne précise pas pour vous laisser les découvrir quels évènements particuliers marquent ces trois années essentielles précisément. Il fallait beaucoup de finesse et de lucidité pour parvenir à émouvoir sans choquer, trahir ou juger. Le pari est parfaitement réussi je trouve.

    Quant aux acteurs, ils sont tout simplement fabuleux.

    Kate Winslet, très incontestablement récompensée d’un Oscar pour ce rôle, est absolument époustouflante. En peu de mots mais avec une palette d’expressions et d’émotions considérables elle parvient à rendre son personnage énigmatique et équivoque, supportable. Il faut la voir réagir en larmes, en indignation ou en rires face aux lectures de son jeune amant. La démarche lourde et l’inquiétude et la méfiance chevillées au regard, à la fois dure et vulnérable, elle conserve le sourire le plus triste jamais vu. Cette actrice est extraordinaire.

    Face à elle, le tout jeune David Kross, séduisant sans être l’ado lisse et stéréotypé qu’on voit trop souvent, parvient à mêler de façon assez troublante l’enfant qu’il est encore et l’adulte qu’il est en train de devenir. Dans les scènes très osées face à Kate Winslet, il est absolument incroyable tout comme dans les moments où il doit lire. On a très hâte de le retrouver.

    C’est Ralph Fiennes qui incarne Michaël adulte. Il a évidemment tout ce qu’il faut et notamment cette personnalité ombrageuse pour interpréter cet homme déstabilisé par l’amour d’un été qui l’a brisé à jamais le rendant indisponible aux autres.